HAZMAT-Creations

« Trois coups donnés sur la porte se confondirent avec le martèlement de la pluie sur les carreaux. Georges Grandet fut surpris que l’on toquât à une heure si tardive. Puis, dès qu’il eut descendu les escaliers à pas de loup pour ne pas réveiller les autres,  il se souvint que le nouveau pensionnaire devait arriver bientôt. En ouvrant la porte d’entrée, ses attentes se confirmèrent. C’était bien le jeune M. Lambert, tout couvert de pluie, le visage aussi luisant que son imper gris, qui attendait sur le perron. Il tendait une main tremblante à Georges, qui

Il faudrait que je retravaille Bon Voyage. C’est surtout le titre qui m’inspire - titre que je donnai avant même d’en écrire la première phrase. Je considérais, il y a deux ans, que le roman inspiré (j’entends par là le roman qui n’attend que le moment de l’inspiration pour se construire, et qui profite d’une sorte de laisser-aller improvisé) se suffisait à lui-même. Combien j’avais tort ! Mais le sentiment que j’éprouvais à laisser couler une histoire dont je ne savais pas la fin, à laisser vivre des personnages dont je ne conna

Madame du Barbier rentre du Château    Elle regardait le pan de sa robe avec inquiétude. Que va penser Framboise ? se dit-elle en retournant le tissu sous toutes ses coutures pour voir si la boue l’avait complètement tâché. Bah ! reprit-elle. Je n’ai qu’à dire que j’aime me promener sous la pluie. Elle comprendra. Elle ne me connait que trop bien.    Le retour du Château fut très long, et le beau napperon qui finissait les contours de la robe devint brun et raide. Susanne s’efforçait d’éviter les trous et les racines saillantes ; le terrain n’offra

Le superviseur 23/08/2113 - Abri 005Journal du superviseur - Année 10 ‘‘La guerre ne meurt jamais’’                           Anonyme C’est en l’an 2077 que les bombes churent sur les sols du monde entier. Moins d’une minute avait suffi à éradiquer la totalité de l’espèce humaine et animale sur terre. Mais sous terre ? La société Vault-Tec avait longtemps dominé le marché mondial en matière de protection atomique. Son œuvre la plus connue était la construction d’une multitude d’abris sous-terrain sur la majorité du

    Bon Voyage (clin d’œil)                Rodolphe Grandet aimait la vie rustique et sans scrupules. Il était comparable à une montagne, sur laquelle reposait une tignasse couleur rouille où l’on pouvait voir, sans métaphore, une certaine neige en parsemer les mèches. Mèches qui, par ailleurs, tenaient toutes seules ; et puis quoi ? Rodolphe n’était pas cet homme à entretenir sa fourrure. Il aimait les miroirs, et plus que tout, il en aimait leur reflet : parfois il y voyait un gaillard taillé comme le marbre, d’autres fois un félin écarlate dont les poils s

    Une menace paisible    La campagne s’étalait à perte de vue, jusque derrière les plus hautes montagnes de la région. Là, dans l’écartement entre les premières racines rocailleuses et le lit fluvial, se trouvaient de petites fermes fumant leur cheminée au bois qu’elles amassaient non loin d’ici. Les maisonnettes étaient habillées de lierre et de vignes sauvages qui, lorsque la lumière déclinait, semblaient se teinter de bleu et d’orange. Autour se trouvaient des terres cultivées où poussaient le houblon, le chanvre et le grain, qui servaie

C'est en lisant le Retour du Roi de J.R.R Tolkien que l'inspiration d'une dame guerrière me vint avec le personnage d'Eowyn.    Faits d'armes de Dame Isabelle    On l’avait vue au loin, pourfendant nombre de ruffians qui avaient eu le malheur de s’aventurer par ces terres. Jamais on n’observa une épée fendre avec tant d’élégance et de force : le fil coupait l’air et la chair de part en part, sans bruit, sans peine et sans violence inutile. On eut dit que les hommes tombaient en remerciant la sainte qui leur avait donné la mort comme un cadeau que l’on donne à l’am